Compagnons maternels

Chaque année, le jour de la fête des Mères, je me fraye un chemin dans mon jardin, creuse mes mains dans le sol et commence à planter les fleurs que j’ai si soigneusement choisies en prévision de cette journée.

C’est une pratique que j’ai commencée avec ma propre mère il y a des années, comme cadeau pour la fête des Mères. Depuis qu’elle est décédée, et maintenant que je vis dans l’ancienne maison de mes parents, j’ai perpétué la tradition comme un moyen de rester proche d’elle.

Pour moi, travailler dans le jardin est une pratique spirituelle. Être en relation si étroite avec la terre semble me rapprocher de celui qui a tout créé. Dans mon jardin, cependant, il y a deux zones particulières qui semblent toujours me parler en tant que mère.

Le premier endroit est la zone autour de la statue de Marie qui est nichée dans le coin de la cour. Cela semble toujours particulièrement important le jour de la fête des Mères, car je me suis souvent tourné vers elle pour trouver de l’inspiration et du réconfort tout au long de mon propre parcours parental de plus de 20 ans. Au cours de ces années, j’ai souvent pensé à Marie en dehors des histoires bibliques que nous avons tous entendues.

Je pense à ce qu’elle aurait ressenti ou réagi dans certaines situations. Je me demande si elle et Jésus se sont déjà affrontés comme la plupart des mères et des enfants le font parfois. Ou comment a-t-elle géré cela lorsque Jésus s’est éloigné d’elle pour commencer son propre voyage?

Lorsque mes deux enfants les plus âgés ont quitté l’État, je l’ai priée pour obtenir de la perspicacité et du réconfort. Sûrement, elle savait ce que c’était de regarder votre enfant s’éloigner de vous et sortir seul.

Ensuite, je me dirige vers un autre coin de la cour où se trouve ma mangeoire à oiseaux St.Francis. La main tendue de saint François tient un plat à partir duquel les oiseaux peuvent se nourrir. Autour de la base, je place des fleurs qui, je l’espère, attireront d’autres êtres vivants, tels que les abeilles et les papillons.

Ce faisant, je me retrouve à penser non pas tant à Saint François, mais plutôt à sa mère, Pica. Nous ne savons pas grand – chose d’elle, mais le fait qu’elle soit la mère de Francis est tout ce que j’ai besoin de savoir.

Compte tenu de l’histoire de son fils — voler du linge à son père, se déshabiller sur la place de la ville — elle a sûrement entendu les citadins parler de son fils et remettre en question ses actions. C’était une situation à laquelle, à un moment ou à un autre, nous, les mamans, pouvons toutes nous identifier lorsque nos enfants font quelque chose qui nous amène à nous demander ce que nous avons fait de mal en les élevant.

Ayant la perspective de connaître l’histoire complète de François, nous pouvons maintenant considérer ces événements comme faisant partie de sa plus grande histoire. Mais, à l’époque, sa mère venait de voir son fils se comporter d’une manière totalement étrangère à son éducation. Je me demande si elle avait l’impression que ses actions étaient en quelque sorte une réflexion sur sa maternité.

Et, pour une raison quelconque, le savoir m’apporte du réconfort. Ma foi est renforcée en sachant que je ne suis pas seule dans mes luttes et en me demandant dans quelle mesure j’élève bien mes enfants.

Notre foi présente les saints comme des inspirations de sainteté. Et s’il est vrai qu’ils servent d’exemples de foi pieuse, il m’est parfois difficile de trouver un lien.

Mais un endroit où je peux toujours m’identifier à eux est à travers leurs mères. Quand j’entends les histoires des saints, je me mets à la place des femmes qui les ont portés et élevés. Je me demande “  » Quelle était leur histoire? Qu’en pensaient-ils?”

Ce sont les femmes qui renforcent ma foi. Et bien que beaucoup d’entre eux ne soient peut — être pas bien connus, je sais qu’il existe un lien qui les relie à moi-mère à mère.

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(Susan Hines-Brigger est mère de quatre enfants, âgés de 23 à 11 ans. Elle est également rédactrice en chef du magazine St. Anthony Messenger.)