Allons-y alors, toi et moi

J’étais en terminale au lycée – il y a près de 60 ans-quand j’ai rencontré pour la première fois la poésie de T. S. Eliot( 1888-1965), en commençant par La Chanson d’Amour de J. Alfred Prufrock, Le premier poème publié d’Eliot, publié 50 ans plus tôt en juin 1915. Combien ou bien j’ai compris Prufrock à l’époque, je me souviens à peine. C’était sûrement différent de n’importe quel poème que j’avais lu ou étudié en classe d’anglais auparavant, et cela a dû me sembler (adolescent paroissial que j’étais alors) au début un peu bizarre. Mais l’utilisation étonnante du langage du poème (et un poème parle toujours d’une manière particulière d’utiliser le langage), les mots envoûtants et bien choisis du poème – très vieux-sonnant chez quelqu’un encore jeune à l’époque – sont restés avec moi toutes ces années. Plusieurs fois, sans raison particulière, j’ai facilement rappelé le célèbre appel d’ouverture du poème à n’aller nulle part: Allons-y donc, toi et moi, / Quand le soir s’étale contre le ciel / Comme un patient éthéré sur une table. Ou cité le familier: Dans la pièce, les femmes vont et viennent / Parlent de Michel-Ange. Ou demandé en plaisantant en cette saison de l’année: Est-ce que j’ose manger une pêche? Ou a marqué mon anniversaire: Je vieillis … O vieillir.

Cela dit certainement quelque chose sur la manière dont un poème puissant avec des mots résonne encore tellement après tant d’années non poétiques et très prosaïques.

Je suis retourné à Prufrock de temps en temps, comme mes propres circonstances de vie semblaient le suggérer. Maintenant, cependant, je ne peux pas seulement relire Prufrock à loisir, mais je peux aussi écouter la voix du poète via un vieil enregistrement recyclé sur YouTube, et ce faisant imaginer ma propre voix luttant à travers ce qu’Eliot a appelé « une expression de mon propre sentiment à travers cette figure imaginaire sombre. »

(Photo: Page de couverture de L’Égoïste Ltds publication de Prufrock et Autres Observations,1917.)